Haute-Garonne : « 929 petits cours d’eau rayés des carte » …et ce n’est qu’un début !

Haute-Garonne : « 929 petits cours d’eau rayés des carte » …et ce n’est qu’un début !

Et voilà, on y est : « 929 petits cours d’eau rayés des cartes« . C’est le titre de l’article publié ce jours-même dans La Dépêche du Midi du 27 décembre 2017 qui relate l’état actuel de la cartographie des cours d’eau pour le département de la Haute-Garonne suite à la demande de FNSEA en 2015 pour l’ensemble du territoire national. Pour rappel autour d’un ruisseau, épandage des pesticides et travaux sont interdits.


Carte d’assemblage de la Haute-Garonne – Mise à jour du 29/09/2017 (source : Préfecture de la Haute-Garonne)

Et ce n’est qu’un tout petit début, seule une partie de la plaine garonnaise et ariégeoise étant pour l’instant prise en compte pour le département de la Haute-Garonne.
Ces petits cours d’eau sont donc aujourd’hui relayés au second plan, considérés comme de vulgaires fossés, et purement et simplement retirés du réseau hydrographique départemental. Épandages de pesticides, de nitrates, comblements… sont donc aujourd’hui autorisés pour ces cours d’eau qui n’existent plus officiellement. Encore un grand pas vers le 100 % « bon état écologique » requis par la Directive Cadre sur l’Eau pour 2027.
Les choix du classement ont par ailleurs été décidés sans aucune concertation ou intervention de géographes ou d’autres scientifiques sur des critères très discutés et discutables :  » Constitue un cours d’eau un écoulement d’eaux courantes dans un lit naturel à l’origine, alimenté par une source et présentant un débit suffisant la majeure partie de l’année. L’écoulement peut ne pas être permanent compte tenu des conditions hydrologiques et géologiques locales. » (article L215-7-1 du Code de l’Environnement)
Selon Jean-Marc Antoine, maître de conférences en géographie à l’Université Jean-Jaurès, cette définition manque de clarté : « Le réseau hydrographique au sens large ne s’arrête pas aux écoulements permanents. Il y a toujours des périodes dans l’année ou le réseau est connecté en totalité. Y compris les plus petits talwegs où l’eau ne circule pas en permanence. Durant ces périodes, les cours d’eau qui ont été éliminés continueront à fonctionner comme des cours d’eau à part entière. Et les ruissellements de surface vont arriver sur l’ensemble du réseau via ces cours d’eau. Par ailleurs le critère avancé par le code de l’environnement d’un débit suffisant la majeure partie de l’année n’est pas suffisamment clair. C’est la même chose pour le critère source. Certains cours d’eau sont alimentés par les nappes. » (source : La Dépêche du Midi du 27/12/17)

Pour plus de précision sur l’origine et le pourquoi de cette cartographie voir notre post du 24 mars 2017 : « La cartographie des cours d’eau selon la FNSEA…Signer la pétition en ligne« 
Un très bon résumé de la situation est également présenté dans un article de l’Aappma du Bas Salat : « Déjà 929 petits cours d’eau rayés des cartes (Haute-Garonne) »

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