Du mercure marin dans les lacs des Pyrénées…

Du mercure marin dans les lacs des Pyrénées…

« Du mercure marin ayant pour origine la nourriture utilisée en pisciculture peut se retrouver dans les lacs de haute montagne alevinés en truites élevées en plaine ».

C’est ce que vient de dévoiler une équipe toulousaine du CNRS-Université de Toulouse associée à un biogéochimiste de l’IPREM (CNRS-Université de Pau) dans la revue Scientific Report. Cette équipe qui travaille sur la pollution par les métaux des anciennes mines avait déjà trouvé des métaux lourds dans les poissons, notamment du plomb, mais la surprise est de taille avec la présence de mercure d’origine océanique provenant des granulés à base de poissons de mer utilisés dans les fermes piscicoles…
Ces observations ont été réalisées sur des truites provenant des étangs de Bassies dans la vallée de Vicdessos en Ariège. La quantité de mercure reste relativement faible mais le mercure en question (méthylmercure) est celui qui s’accumule le plus facilement dans la chaîne alimentaire. De quoi refroidir les ardeurs de certains même si il n’y a pas de risque d’intoxication..à moins de manger des truites tous les jours

Image conceptuelle des interactions entre océan – pisciculture – lac d’eau douce et la pollution par le mercure (source : CNRS, Institut écologie et environnement)

Avec plus de 50 ans d’alevinage massif dans les Pyrénées, il ne s’agit probablement pas d’un cas isolé et une cartographie des lacs est en cours. Mais la véritable question que soulève cette découverte est qu’en est-il des cours d’eau en général ? L’alevinage est une pratique largement répandue dans le monde entier et il serait étonnant que cette pollution ne se cantonne qu’aux « poissons d’altitude » !    
Voici donc une bonne raison – si il en est encore besoin – de proscrire l’introduction de poissons non indigènes dans les cours d’eau. Il est temps de se poser les bonnes questions en matière de gestion piscicole, les effets néfastes sur les écosystèmes aquatiques d’eau douce naturels sont connus et en particulier dans les lacs de haute montagne. Ce potentiel risque pour la santé humaine et environnementale ne doit pas être pris à la légère.

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