Le Barbeau…ce mal aimé !

Le Barbeau…ce mal aimé !

Il n’est pas rare de rencontrer dans les cours d’eau de première catégorie ce gros moustachu qu’est le barbeau commun ou barbeau fluviatile (Barbus barbus). A ne pas confondre avec son cousin, le barbeau méridional (Barbus méridionalis), dépassant rarement 25 cm, qui fréquentent les rivières du sud de la France et du nord est de l’Espagne.
Le barbeau fluviatile peut quant à lui atteindre des dimensions considérables, certains dépasseraient le mètre pour des poids de plus de 10 kg et un âge de plus de 10 ans. Originaire du Danube, ce cyprinidé est présent dans presque toute la France, au moins depuis l’antiquité, et au-delà dans toute l’Europe occidentale et centrale. Il est absent de l’Espagne, de l’Italie, du Danemark, de la Scandinavie, de l’Irlande, de la Grèce et en partie de la Dalmatie.

Gravure de la fin du XIIème siècle sur brique représentant probablement un barbeau (J. Catalo/Inrap)

Autrefois très présent dans les zones mixtes toujours classée en première catégorie (zone dite « des barbeaux »), il semblerait qu’aujourd’hui on puisse observer une tendance à la baisse dans certains cours d’eau notamment du bassin de la Garonne (Eaufrance 2013 : les synthèses, n°7, mai 2013).
Le barbeau est un poisson grégaire qui vit le plus souvent en bancs, comptant parfois de nombreux individus, surtout quand ils sont de petite taille. Très bon nageur, il colonise les eaux courantes et profondes, ne dédaignant pas l’été les forts courants aux eaux bien oxygénées. Il est le plus souvent positionné sur le fond en retournant inlassablement les graviers et galets à la recherche de nourriture. Les mouvements qu’il effectue alors trahissent sa présence, laissant apparaître ses flancs dorés. Il n’est pas rare non plus de le voir effectuer des sauts hors de l’eau tel un marsouin.
Le barbeau est omnivore et relativement opportuniste : larves, insectes, mollusques, crustacés, vers, algues, mousses, œufs de poissons, alevins, etc. rentrent dans son menu. Sa petite bouche le limite toutefois dans la taille des proies qu’il peut ingurgiter. Pour sa pêche, on peut donc lui proposer un peu de tout : asticots, blé, maïs, pain, gros vers, etc…sans oublier le fromage !

Un beau spécimen aux flancs bien dorés…

Comme tous les cyprinidés, le barbeau ne mord pas mais aspire sa nourriture. Ainsi, la touche s’apparente d’abord à un accrochage, suivie d’un « toc » puissant qui demandera une ferrage sec afin de bien accrocher l’hameçon dans ses lèvres épaisses. Bien ferré, la décroche est rare ! Commence alors un interminable combat, d’autant plus long si l’on pêche « fin ». Imprévisible, après un premier départ parfois fulgurant, il se calera sur le fond, souvent derrière un obstacle. Le déloger en essayant de tirer sur la ligne est souvent peine perdue, il est alors préférable de relâcher un peu, la plupart du temps il repartira. Ce petit jeu peut durer de longues minutes avec sensations fortes garanties. Infatigable adversaire doté d’une force incroyable, la partie n’est jamais gagnée. Alors que vous arriverais enfin à la décoller du fond et à le ramener, le croyant épuisé, il repartira de plus belle dès qu’il apercevra l’ombre de votre épuisette … et la partie recommencera !

Tout en muscle, taillé pour le combat…

Fabuleux poissons qu’est le barbeau. Beaucoup le dédaigne, certains l’exècrent, le considérant comme indésirable en première catégorie alors qu’il a toujours été présents dans les zones mixtes. Pourquoi tant de haine ?
N’est t’il pas parfois plus judicieux de se mesurer à ce formidable combattant plutôt que de s’escrimer à traquer des truites peu mordeuses…le tout évidemment au toc à la dérive, en 10 ou 12/100ème. Essayez, vous ne serait pas déçu !

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